Découverte

16 mars 2009

Lundi matin.

Je prends mon solex, mon courage et ma trouille à 2 mains, et je pars travailler
Cette fois, les 5 km qui nous séparent de la ville passent bien vite.

Il est 8h30, et je monte les escaliers des bureaux de mon nouvel employeur !

IL me reçoit aussi gentiment que l'autre jour, et me fait découvrir ce nouvel univers.

Dans le premier bureaux, 3 hommes, jeunes , devant une table à dessin chacun.
chacun d'eux se présente avec un sourire en me disant bonjour, ils ont les yeux qui brillent, ils doivent avoir de l'humour.
C'est tout petit ici. On ne peut pas danser entre les tables.

A gauche, le bureau de la secrétaire, et face à ce bureau, une table à dessin pour MOI ! J'ai du mal à déglutir, plus la peine de m'échapper dans mon monde à moi, me voici dans un nouveau monde à apprivoiser.

Juste avant MA table, il y a une porte, la visite continue, les toilettes, une autre porte, un capharnaüm incroyable, des piles de ramettes de papier, des tubes de papier de calque, de tout quoi, et une petite odeur persistante d'ammoniaque.

Je suis dans la "salle des plans".
c'est là que l'on développe les plans à partir des calques, et ils sont "révélés" dans la "boite à plans", vulgaire boite en bois, haute d'environ 1m20 vu ma taille et qui exhale cette odeur d'ammoniaque.

Le patron dit que je vais apprendre tout ça .

Retour à MA planche à dessin.

Crayon mines, règle, cutch, lames à rasoir, équerres, Rotring, encre, pistolet, élastiques etc.

un plan au crayon sur calque, un cartouche à faire (apprendre à faire), G va me montrer.

Maniement de la planche table à dessin, des Rotring et de la grille alphabétique (déjà fait, sais plus ou), puis G m'entraine dans la salle des plans pour me montrer à développer un petit plan qu'il avait en main.

C'est un peu comme une photocopie, on met le calque en même temps que le papier, il passent entre les rouleaux de la machine à laver de ma grand' mère, sous les tubes lumineux.

On coupe le papier d'un geste expert pour le remballer vite fait.

Développement :

le papier reprends sa forme enroulée, il faut le rouler à l'envers pour qu'il ne soit pas "collé", et on le colle mets dans la "boite à plan".
Ensuite, dans le petit tiroir sous la boite, on sort une gamelle en fer blanc, on verse délicatement l'alcali, c'est comme ça que l'on appelle l'ammoniaque,, et on remballe le tout.

Ne reste plus qu'à attendre, 10, 20 ou 30 minutes que le plan soit révélé.
le temps dépends de la température ambiante,, de la dimension du papier, de la qualité de l'alcali.

Alors, si on est pressé, on ajoute de l'alcool à bruler, dans une autre gamelle que l'on met sous l'alcali, et hop, on y met le feu!

si tout se passe bien, le plan est prêt en quelques minutes.
Mais cela dépends du doigté du manipulateur !
S'il a mis trop d'alcool, si les flammes sont trop hautes, c'est le plan qui prends feu dans la boite et tout est à refaire.
La boite garde les stigmates de développements quelque peu cavaliers ou mauvaises farces de ces messieurs.

Chaque matin, je prends la route du bureau, et je chante.

Je chante, et je ne suis pas la seule. Chaque matin, je rencontre un gars en vélo, qui part bosser en chantant.
Il est facteur et travaille en vélo, nous continuons notre route en chantant, les gens se retournent sur nous !
Ridicules ? non ! nous nous sentons bien dans nos baskets et nous chantons, en partageant notre répertoire, matin après matin.

Et pendant ce temps

A la maison, la vie continue.

Elle se fiance le premier dimanche du mois d'aout, bien que la Mock ne soit pas revenue de Berck, malgré le désaccord de grand mère, pour lui, l'avis de grand mère n'a pas de poids........

C'était la fête, la fête aux corvées aussi, comme d'habitude, mais le fiancé, qui est sympa, est aussi cuisinier, alors, il y a des choses pour lesquelles je lève le pied.
Et j'admire sa façon de faire, comme un chef d'orchestre, toutes les casseroles lui obéissent, c'est un régal, à voir et à manger !

Dans la semaine suivante, papa va recevoir une lettre de Berck, "vous pouvez venir chercher votre fille"

Papa éclate de rire, en disant "la grand mère va me passer un de ces savons"....